Le désarroi des équipes éducatives quant aux politiques à venir s’accroît faute de Ministère et de directives claires pour les années à venir. Quelles mesures du choc des savoirs seront-elles poursuivies ou interrompues ? S’il s’agit des groupes de niveau, quid des 120 ETP donnés à l’académie et de l’avenir des professeurs qui ont muté sur ces dispositifs ! La pause numérique est toujours en expérimentation ainsi que l’uniforme, vous le présentez dans ce CEN ! Les tests en primaire et en collège poursuivent leur avancée frénétique ainsi que l’évaluation des EPLE avec toujours la même logique dangereuse du contrôle des progressions et d’une uniformisation des pratiques au détriment de la liberté pédagogique si indispensable à la réussite des élèves. Les annonces phares du recours au redoublement, à la décision d’orientation seront intéressantes à analyser dans notre académie mais la mesure la plus intéressante n’a pas été confirmée par un décret. En effet l’obtention du brevet pour l’accès aux niveaux suivants, l’augmentation du ratio dans ce dernier au profit des épreuves finales ainsi que le recours aux notes pour le contrôle continu marquaient une réelle rupture favorable à l’autorité de l’Ecole. Plusieurs classes de pré-lycées auraient été nécessaires, 2 par bassin au moins pour permettre la réussite de ce dispositif !
Cette année, nous avons vu encore des lauréats de concours et des néo-titulaires envoyés en Métropole. Notre action incessante a permis le retour de certains. Cela doit se faire dans la transparence et le respect des barèmes, comme il devrait en être aussi pour l’affectation des contractuels à chaque rentrée ! Qui décide véritablement de l’affectation des non titulaires dans cette académie ? Les personnels ne comprennent pas l’opacité qui peut régner dans ces affectations ! L’absence du recours aux OS est une charge supplémentaire pour les administratifs qui croulent sous la lourdeur et la difficulté de la tâche. Le SNALC Réunion continue à proposer 1000 pts en plus des CIMM pour ceux qui ont fait 5 ans hors de leur département d’origine ! Le chargé de mission vie étudiante pourrait aussi être le référent pour ces étudiants envoyés en Métropole dès lors qu’ils passent les concours du secondaire !
Nous tenons à féliciter les lauréats des examens de baccalauréats mais nous interrogeons sur les taux de réussite toujours aussi élevés. Qu’en a-t-il été de la fin de l’index de correction ? Nous nous inquiétons de l’écart observé, et il se creuse, entre la réussite des filles et des garçons aux examens ! Qu’augure-t-il pour la société de demain avec une population masculine sous diplômée ou en échec professionnel ? Nous ne pouvons continuer à faire l’autruche !
Nous tenons à rappeler que l’école inclusive ne peut se substituer aux instituts professionnels du handicap. L’effort doit être décuplé dans notre département pour pourvoir des places en ITEP, IME, IMPRO. Faire croire aux familles, aux élèves, aux équipes que cela va pouvoir bien se passer dans les écoles, collèges, lycées est un mensonge qui entraîne beaucoup de souffrance ! Un personnel en charge d’un élève ne sait pas obligatoirement de quelle pathologie l’élève souffre ! Un parent peut refuser que son enfant soit en ULIS, les personnels doivent faire avec, en tentant de trouver des solutions, en tentant de maintenir le calme dans leur classe, avec l’obligation qu’ils ont de mener ses apprentissages ! Laissés seuls face à la charge de travail, de plus en plus de personnels crient leur désarroi ! Le SNALC Réunion vous rappelle ici combien il lutte pour faire entendre la nécessité de re-sectorisation dans certaines communes ! A cette rentrée, au Tampon, des élèves sont privés du premier cours de l’après- midi à cause de service de demi-pension de plus de 800 élèves ! La pression démographique pèse toujours sur nos établissements et il est urgent d’avoir une vision plus sectorisée car plus de 900 élèves dans un établissement est un handicap pour la réussite scolaire !
Nous regrettons toujours de voir le lycée des métiers de l’hôtellerie et du tourisme s’installer dans l’est alors que la plupart des lycées du sud dépassent largement les 1000 élèves ! Il est urgent de penser à une structure dans le sud !
La carte des formations est cependant ambitieuse et montre un réel intérêt d’accompagner les élèves en dépit d’une orientation toujours subie. Il nous semble judicieux que les aides passent par le biais des EPLE comme l’allocation de rentrée. De même, la décision de l’uniforme ou non, si elle présente un intérêt certain dans un souci de neutralité, d’épargne d’heures consacrées aux tenues incorrectes, de climat scolaire apaisé, doit passer par le vote de commissions permanentes ou de CA. La démocratie, menacée, doit vivre au sein des établissements scolaires et les instances représentatives doivent fonctionner !
Mais il est important également de demander le recul des dates limite pour l’orientation des 3èmes, car les conseils de classe trop précoces en juin ont des conséquences négatives sur le climat scolaire jusqu’à juillet.
Pour le SNALC, il est primordial que les professionnels de l’Education ne soient plus traités constamment comme des exécutants mais comme des spécialistes de leur métier. Gageons que le prochain ministère saura les écouter pour la réussite de notre système scolaire !
Jérôme MOTET pour le SNALC